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MESSAGE MENSUEL NOVEMBRE 2018

ML sonríe en el pulpito

Chères amies :

Permettez-moi de vous parler d'abord de ma vision de l’UMOFC, puis de sa structure et fonctionnement.

Chaque personne, chaque être vivant et chaque organisation qui ne grandit pas, diminue un peu et finit par mourir. Et Jésus a dit: « C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez » (Mt 7, 16)

C'est pourquoi je propose que, avec la grâce de Dieu et de la main de la Vierge Marie, nous fassions grandir l’UMOFC.

Quelle est ma vision de l’UMOFC ? Je le vois sous la forme d'une croix, GRANDISSANT EN FORME DE CROIX.

Nous nous ouvrons largement en ligne avec nos nouvelles résolutions, grandissant comme un "bois transversal".

Nous travaillerons pour une planète saine, pour les familles en difficulté et leurs membres les plus vulnérables, nous lutterons contre la violence et la discrimination envers les femmes et nous ferons de notre mieux pour répondre à l'appel à la sainteté dans notre vie quotidienne. (Voir résolutions 2018-2022 sur le site).

En même temps, nous serons attentives à la réalité, à ce qui se passe et affecte la dignité des femmes dans différentes parties du monde, en demandant à l'Esprit Saint de pouvoir lire, discerner les signes des temps et agir en conséquence. J'imagine une UMOFC en sortie, missionnaire, offrant une main à d'autres femmes et organisations qui ne nous connaissent pas et ne connaissent peut-être même pas le vrai visage de l'Église. Je propose donc que ce soit notre croissance horizontale.

Grandir aussi vers le bas, en nous nourrissant de nos racines, enracinées dans l'identité même de l'UMOFC, ce qui nous obligera à nous plonger dans la réalité et à approfondir notre formation. En d'autres termes, allonger notre bois vertical afin d'être capables du service dont l'Église et la société ont besoin actuellement.

Je suis convaincue que notre heure est venue : aujourd'hui c’est le JOUR, c'est le TEMPS des femmes. L'Église nous accueille à bras ouverts et c'est à nous de relever le défi. Le Pape François a dit que les femmes dans l'Église ne peuvent pas se limiter à être "servantes d'autel", présidentes de Caritas ou catéchistes, mais doivent participer à la prise de décision. Cela comporte deux risques majeurs :

- occuper des postes décoratifs, jouant un rôle mais n'étant pas vraiment impliquées dans le processus des prises de décisions, c'est-à-dire comme "décoration" dans des rôles importants mais sans aucun impact ;

- occuper des postes à la recherche du pouvoir, sans conviction réelle que dans l'Église le               "pouvoir" est le " service ", c'est-à-dire de chercher à mettre sur un pied d'égalité les hommes et les femmes dans la structure hiérarchique de l'Église et pour y parvenir gravir des échelons.

Je pense que les deux visions sont fausses et, d'une certaine manière, elles nous "cléricalisent". Ni "la femme décoration" ni "la femme à la quête des positions" ne sont bonnes pour l'Église. En tant que femmes, si nous sommes habilitées, si nous sommes bien formées, nous devons servir l'Église et la société pour collaborer à la prise des décisions. Pour ce faire, nous devons nous former nous-mêmes. C'est ce que j'appelle une croissance en profondeur.

Et grandir vers le haut, comme le sommet du bois vertical, signifie s'ouvrir à la Transcendance avec une majuscule, marcher ensemble vers la sainteté, en union intime, personnelle et communautaire, avec Jésus Christ, en s'aidant mutuellement à avancer sur le chemin de la sainteté quotidienne.

Étant donné que nous sommes dans de nombreux endroits de la planète, combien il serait merveilleux qu'à toute heure du jour ou de la nuit, il y ait au moins une femme qui prie pour nous ! Et combien serait beau si l'imbrication, la collaboration et la solidarité mutuelle, au point de se sacrifier pour une organisation, étaient telles qu'on puisse dire des femmes de l'UMOFC, la même chose que des premières communautés chrétiennes : « Voyez comme elles s'aiment »... Cette croissance de la sainteté quotidienne est ce que j'appelle croissance en hauteur, sur le bois vertical de la croix de l'UMOFC. Telle est ma vision de l’UMOFC.

Deux mots sur sa structure : je vois l’UMOFC comme une pyramide inversée. Au sommet de la pyramide se trouvent les richesses de l’UMOFC - qui ne sont pas ses comptes bancaires - mais ses organisations membres, avec leur travail quotidien, silencieux et fécond. Plus bas dans la pyramide se trouvent les membres du Conseil, les représentantes internationales et les membres de l'Exécutif. Et au sommet inférieur de la pyramide inversée se trouve la présidente générale qui devrait être au service du reste de la structure.

Je ne pense pas être une femme qui puisse indiquer de haut en bas ce que l’UMOFC devrait faire, en fonction de mes décisions individuelles. Depuis plus de 40 ans, j'appartiens à une communauté, l' Asociación Servidoras, et depuis 66 ans à la communauté des baptisés : l'Église.

Je confesse que je suis une femme d'Église jusqu'au fond ; créative, oui ; jalouse aussi de la dignité de la femme et exigeante par rapport au service que, en tant que femmes, nous devons rendre à l'Église. Mais surtout, je serai toujours en pleine communion avec les enseignements du Pape, quel que soit celui que l'Esprit Saint met à la place de Pierre.

Et quant au fonctionnement de cette structure, j'imagine qu'aucune d'entre vous ne voudra demeurer " les bras croisés " jusqu'à la prochaine Assemblée Générale, mais bien au contraire : vous voudrez donner vie et croissance horizontale et verticale à l’UMOFC, sous la forme d'une croix. C'est précisément pour cette raison que je demande à chacune d'entre nous et à nos organisations respectives de ne pas se demander "ce que l’UMOFC peut faire pour moi et mon organisation", mais plutôt "ce que moi et mon organisation pouvons faire pour l’UMOFC".

Pour moi, il sera impossible de respecter l'éventail des actions énumérées dans les quatre résolutions, mais avec vous, nous pourrons le faire. Je vous le dis franchement : je suis une femme de dialogue, de travail en équipe, qui aime le style "synodal".

Je finis par prendre la responsabilité devant vous et devant Dieu de prendre soin des femmes et des personnes qui souffrent le plus, depuis sa conception jusqu’à la mort naturelle, à toutes les étapes de leur vie, en accompagnant spécialement celles qui sont abusées, persécutées ou rejetées, c'est-à-dire en essayant de faire passer la miséricorde du cœur de Dieu à nos cœurs et de nos cœurs, à nos mains afin que cette miséricorde puisse s’incarner dans des œuvres.