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Message mensuel novembre 2023

gyan shahane xuwdUAgEBqc unsplash

Un appel urgent à sauvegarder le monde que nous habitons. 

« Je me rends compte au fil du temps que nos réactions sont insuffisantes alors que le monde qui nous accueille s’effrite… » Pape François (LD 2)

Chères amies,

Lors de la dernière Assemblée à Assise, nous avons adopté, entre autres, la résolution de travailler pour corriger la crise alimentaire mondiale actuelle en promouvant une consommation responsable et en réduisant le gaspillage alimentaire. La résolution elle-même exprime que les femmes de l'UMOFC devraient s'engager dans l'appel urgent à l'action énoncé dans l'encyclique Laudato Si' en relation avec les questions environnementales et de changement climatique, en promouvant la conversion écologique.

Tout d'abord, je félicite les organisations qui travaillent déjà beaucoup sur cette résolution et je les invite à nous communiquer, par l'intermédiaire du Secrétariat, ce qu'elles ont fait, y compris des photos. Ce faisant, en plus de partager leurs bonnes pratiques avec d'autres femmes de l'UMOFC dans le monde, elles seront candidates à voir leur expérience publiée dans "Vatican News", le portail d'information officiel du Saint-Siège.

Malheureusement, huit années se sont écoulées depuis la publication de l'encyclique Laudato si' du pape François et, comme nous pouvons tous le constater, la dégradation de l'environnement s'accentue, avec des conséquences regrettables. Le changement climatique porte atteinte à la vie de milliers et de milliers de personnes, en particulier les plus vulnérables. L'inquiétude du Saint-Père est telle qu'il a publié le 4 octobre l'exhortation apostolique Laudate Deum. On voit bien que la résolution adoptée à Assise coïncide avec sa préoccupation : « Je me rends compte au fil du temps que nos réactions sont insuffisantes alors que le monde qui nous accueille s’effrite et s’approche peut-être d’un point de rupture […] il ne fait aucun doute que l’impact du changement climatique sera de plus en plus préjudiciable à la vie et aux familles de nombreuses personnes. Nous en ressentirons les effets dans les domaines de la santé, de l’emploi, de l’accès aux ressources, du logement, des migrations forcées, etc. » (LD 2) « Le changement climatique est l'un des principaux défis auxquels la société et la communauté mondiale sont confrontées » (LD 3).

Je suis particulièrement peiné par la partie où le Saint-Père nous dit : « Dans une tentative de simplifier la réalité, certains attribuent la responsabilité aux pauvres parce qu’ils ont beaucoup d’enfants, et ils cherchent même à résoudre le problème en mutilant les femmes des pays les moins développés. Comme toujours, il semblerait que ce soit la faute des pauvres. […] Comment oublier que l’Afrique, qui abrite plus de la moitié des personnes les plus pauvres de la planète, n’est responsable que d’une infime partie des émissions historiques ? » (LD 9)

Le Pape nous alerte sur le fait que le réchauffement climatique prend des proportions alarmantes, créant des conditions météorologiques extrêmes et de plus en plus de catastrophes naturelles. Il souligne que la communauté internationale doit prendre d'urgence des mesures plus immédiates et plus décisives pour faire face à cette crise climatique qui menace l'ensemble de l'humanité. Les États et la communauté internationale doivent maintenant élaborer des politiques et des cadres juridiques dont le non-respect entraînera des sanctions réelles et efficaces. Dans ce contexte, Sa Sainteté a décidé de participer à la conférence des Nations unies sur le changement climatique, dite COP28 (Conférence des parties), qui se tiendra du 30 novembre au 12 décembre à Dubaï, aux Émirats arabes unis*.  C'est la première fois qu'un pape participe à un sommet des Nations unies sur le climat depuis sa création en 1995. Il nous demande d'exercer « une saine "pression", car toute famille doit penser que l’avenir de ses enfants est en jeu ». (LD 58)

Il y a quelques jours, également à Dubaï, le Sommet mondial de la foi a réuni une trentaine de dirigeants de différentes religions qui ont signé une déclaration commune adressée aux délégués de la prochaine COP28. Cette déclaration exhorte les dirigeants mondiaux à agir pour protéger la planète. C'était en effet l'occasion de promouvoir l'unité entre les religions pour un objectif commun.

* Les pays signataires de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques se réunissent chaque année lors de la conférence des parties (COP), l'organe de décision le plus élevé.

Ce que nous, femmes de l'UMOFC pouvons faire

Nous, les femmes de l'UMOFC, avons beaucoup à faire. Un véritable changement ne peut être obtenu que par un changement de mentalité de chacun d'entre nous. Je vous invite à

  • Renforcer, dans vos organisations et vos communautés, le travail de sensibilisation des personnes, des organisations et des organes gouvernementaux à ce que nous faisons réellement subir à notre planète.
  • Selon vos circonstances concrètes et vos possibilités, promouvoir les bonnes pratiques qui conduisent à l'utilisation responsable des ressources naturelles et à la protection de notre maison commune.
  • Soutenez par votre travail, vos prières et vos ressources les projets de l'Observatoire mondial des femmes (WWO) qui cherchent à écouter, à rendre visible et à transformer la vie de milliers et de milliers de femmes qui, victimes des ravages du changement climatique, ont été laissées seules parce que leurs maris ou leurs enfants ont émigré à la recherche de meilleures opportunités de subsistance ou qui ont été forcées d'émigrer, souvent avec leurs enfants, au risque de leur propre sécurité et de leur intégrité personnelle et de celle de leurs enfants.
  • Faites entendre votre voix pour faire pression sur vos gouvernements afin qu'ils prennent des mesures plus efficaces pour stopper le réchauffement climatique, notamment par l'adoption de politiques et de réglementations efficaces et lors de la prochaine COP 28.
  • Travailler en réseau avec d'autres organisations religieuses et de la société civile de bonne volonté afin de tirer parti de tout ce qui précède et de mener une action de plaidoyer plus importante.
  • Se former de manière adéquate pour faire face efficacement à ces défis majeurs. Je recommande, entre autres, de visiter le site web de la plateforme d'action Laudato si, pour connaître toutes les initiatives en cours et, bien sûr, de lire et d'étudier la nouvelle exhortation apostolique : Laudate Deum
  • Enfin, ce que nous ne devons jamais manquer, la chose la plus importante : prier. Prions, entre autres, pour que la COP28 atteigne les objectifs indispensables à la protection de la Maison commune que le Seigneur nous a donnée.

Je termine par l'un des paragraphes de la belle prière par laquelle le Saint-Père conclut Laudato sí. Je vous invite à la prier chaque jour, en particulier pendant le prochain sommet sur le climat.

Dieu d’amour, montre-nous

notre place dans ce monde

comme instruments de ton affection

pour tous les êtres de cette terre,

parce qu’aucun n’est oublié de toi.

Illumine les détenteurs du pouvoir et de l’argent

pour qu’ils se gardent du péché de l’indifférence,

aiment le bien commun, promeuvent les faibles,

et prennent soin de ce monde que nous habitons.

Les pauvres et la terre implorent :

Seigneur, saisis-nous

par ta puissance et ta lumière

pour protéger toute vie,

pour préparer un avenir meilleur,

pour que vienne

ton Règne de justice, de paix, d’amour et de beauté.

Loué sois-tu.

Amen.

Mónica Santamarina

Présidente Générale de l'UMOFC